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mardi, avril 23, 2024
LES VERTS

La Bande à Belmadi fait forte impression

Des éloges comme s’il en pleuvait. Pour ce faire, les observateurs présents en ce mardi de fête à Lille pour la communauté algérienne vivant en Europe, médias spécialisés en tête, n’ont pas lésiné sur les qualificatifs pour saluer la belle copie rendue par les «Verts» devant une des sélections les plus en vue actuellement sur la scène footballistique mondiale. Une prestation de tout premier ordre conclue par un succès aussi large que mérité. Et de belles promesses. Dans le prolongement d’une CAN aboutie.

Tout simplement étincelants

Une fête et le contexte s’y prêtait (retour onze ans après, et ce fut long pour leurs fans disséminés un peu partout dans l’Hexagone et sur le Vieux Continent, sur une pelouse française sur un air de déjà-vu), même s’il ne s’agissait que d’un match «amical» (il faudra bien revoir la signification pour un terme battu en brèche par le cœur mis à l’ouvrage par les deux formations en présence, qui ne se sont fait, comme on le pressentait, aucun cadeau en se livrant une lutte sans merci sur tous les ballons disputés et qui ne veut donc plus rien dire) comme on voudrait bien revivre souvent.

Belle et colorée aussi bien dans les travées du bijou «Pierre Mauroy» de Lille (ça laisse forcément bien des regrets intra-muros avec cette histoire, un débat sérieux qui n’en finit pas d’agiter, sur fond de fausses promesses, la discipline), que sur cette belle pelouse, joli tapis sur lequel (en ne (re) pensant ni au «5 juillet» ni à «Tchaker» et ces nids de poule aux dangers certains pour la santé des joueurs) ils se donneront à cœur joie. à fond. Comme des «morts de faim».




En alliant rigueur, discipline et talent. Beaucoup, énormément de courage. L’Algérie qui domine un sacré morceau du nom de la Colombie. Ou rien moins que ce qui se fait de mieux, et depuis longtemps, au monde. Pas pour rien actuellement 9e au très révélateur classement- Fifa. Et ne figure pas dans le «Top 10» mondial qui veut ou par hasard. Des «Fennecs» qu’on pensait (on le craignait pour eux) «fragiles» et peu habitués ou pas préparés à ce genre de défis et qui brilleront de mille feux.

Aussi étincelants que leur super star Mahrez (un vrai régal pour les yeux) et qui enchantera les puristes qui n’en attendaient pas moins de cet artiste hors pair. Accompli désormais et qui signera, sous les regards amusés de ses supporters, un doublé historique, l’action du second but (le 3e de son équipe) n’ayant rien à envier (pour dire la beauté du geste et sa conclusion qui a embrasé cette enceinte peu habituée à de tels débordements de joie) à l’extra-terrestre Lionel Messi qui devrait sûrement apprécier un tel registre.

Superbe communion pour une équipe qui ne semble plus rien craindre ni personne. Rigoureuse, disciplinée et talentueuse. C’est les maîtres-mots, trois parmi les nombreux superlatifs ayant suivi cette sortie qui fera sûrement date.

Pour bien des raisons. Tout aussi logiques les unes que les autres, le «Club Algérie», dans son jour, par une belle soirée d’automne du nord de la France, et devant son public, à «domicile» comme dirait l’infortuné coach Carlos Queiroz qui tenait à «relever le défi d’affronter l’Algérie (il ne s’est pas trompé, ne croyait pas si bien dire,ndlr) «chez elle», l’a emporté avec l’art et la manière.




Coup double
Sur trois réalisations dignes des plus grands, aussi bien la lumineuse ouverture du score signée par l’incontournable Bounedjah sur un maître-tir, dans un moment de forte domination adverse, que le doublé œuvre du magicien Mahrez qui fera tout simplement embraser un stade entièrement acquis à leur cause, Atal et ses coéquipiers, «impressionnants de pragmatisme» selon la reconnaissance unanime des analystes neutres, ont fait le boulot comme il fallait.

En prenant la mesure (le score en dit long sur la maîtrise collective d’un groupe en constante progression et capable de mieux et du meilleur) de «Cafeteros» surpris par tant d’allant et qui ne trouveront leur salut qu’en recourant à un jeu musclé qui fera craindre, par moments, le pire pour l’intégrité de nos joueurs qui subiront un traitement spécial sous les yeux d’un référée français dépassé.

Dans le prolongement de leur sacre africain, Feghouli et consorts, appelés à un sérieux test, feront finalement coup double en effaçant d’abord le semi-échec de la RD Congo à Blida et, ensuite, en inscrivant à leur tableau de chasse un prestigieux client qui, et quoique privé de quelques uns de ses meilleurs atouts, n’a pas lésiné sur les moyens (nous ne dirons de l’agressivité excessive, un jeu à la limite de la correction rendant compte de sa grosse déception de devoir s’incliner devant meilleur), se sont donc donné les moyens de défendre leur statut de N°1 du continent en accouchant d’un match plein.




Opportunistes à souhait et maîtrisant leurs émotions, Mandi and Co, sur un nuage, se feront plaisir en haussant le ton avec un jeu léché et des gestes techniques, au risque de nous répéter, de haute facture, le tout au grand plaisir d’un public aux anges et dessinant quelques jolies fresques dans des tribunes en feu et appréciant une telle gestion d’une partie présentée au départ de bien compliquée.

Un 3-0 net et sans bavures. Cinglant. Rapprochant encore plus cette équipe de l’habit, d’ailleurs bien assumé, de meilleure génération de tous les temps en Algérie. Une fête totale (on en redemande et on veut désormais plus, parce que les attentes, autant que la pression qui ira crescendo, ne sont plus et ne seront plus les mêmes) et l’intime conviction que l’increvable Belmadi, bien installé maintenant dans son rôle de technicien avisé et de meneur d’hommes, et ses «soldats», qui ont grandi et franchi un nouveau cap, gagnant en certitudes, sortent de ce détour par la France («on était comme à la maison» avouera, à forte raison un Belmadi aux anges et rassuré par l’état d’esprit et le professionnalisme de ses poulains) que beaucoup craignaient, en raison de son caractère «spécial».

Avec un éclatant succès et une belle performance (par la manière et le score final) à valeur de confirmation. Un Belmadi certes serein mais qui en veut toujours plus. Se projette d’ores et déjà sur les éliminatoires du Mondial 2022 au Qatar. En commençant par oublier, au plus vite, ce succès flatteur qui aidera à «la progression de l’équipe».




Des «stats» qui font du bien
Continuer à «travailler» et rester sur la lancée. En ne perdant pas de vue ce record d’invincibilité (celui réalisé sous l’ère Kermali n’étant plus d’actualité puisque effacé maintenant des tablettes avec cette belle série toujours en cours de 16 sorties sans défaite) et ne pas oublier (toujours) d’où vient cette équipe qui «gagne en confiance», l’intéressé assurant que sur le chemin de la «maturité», ce match contre une rugueuse Colombie, une des meilleures au monde, en étant «solides, nous a permis de voir où on en est», la satisfaction étant grande par bien des côtés de constater que «les joueurs ont fait de gros efforts dans l’application des consignes, notamment dans la manière de défendre.»

Alors Belmadi satisfait de tout ? à chaud et juste après le match, il saura garder la tête bien sur les épaules en avertissant que le moment est «mal venu d’aller trop en besogne» mais que tout reste possible en raison de la marge de progression d’un groupe qui «ne rechigne pas au travail» car, estime-t-il encore, que la «progression se fera dans la difficulté.» En se «frottant» aux grands noms de la planète, sans oublier (et il n’a pas tort de le souligner) que «le pain quotidien ce sera les matches africains.»

Zappant (on peut le comprendre comme cela mais on peut en douter, car il s’agira de défendre une couronne chèrement acquise ?) ces deux rencontres de qualifications du mois de novembre (respectivement contre la Zambie à Blida, puis le Botswana en déplacement) pour la CAN 2012 au Cameroun, Belmadi a déjà l’esprit tourné sur le mois de mars 2020 et cette campagne de qualifications pour la Coupe du monde qui pointe le bout du nez.




Pour dire qu’«on n’y est pas encore» et qu’il faudra «composer avec les particularités du continent, les réalités voulant qu’«il n’y a plus de petites équipes.» Page de la Colombie déjà tournée et cap sur l’Afrique. On n’oublie rien pour un entraîneur qui sait, et le clame haut et fort, qu’«on est loin d’être parfaits.» Compte beaucoup sur les joueurs pour «garder cette envie de repousser nos limites.» Un entraîneur qui, enfin, se désole que l’«environnement est malheureusement loin d’être compétitif.»

Lui et les joueurs qui ont vécu et animé cette belle et inoubliable soirée de Lille ont dû, à contrecœur, mesurer tout le retard qu’accuse le pays en matière d’organisation et d’infrastructures pour le haut niveau. Clair, net et précis. Jouer «chez soi» sur … d’autres terres. Cela désole et on le serait à moins.

Une belle victoire qui fait du bien et (on l’avait oublié celle-là) et le service rendu à Madjer par Belmadi qui le venge (qui se souvient de cette défaite concédée à l’Iran ?) en déjouant les plans d’un Queiroz qui a bien des raisons de se préparer à une sacrée levée de boucliers au retour à Bogota où on n’a pas, comme partout en Amérique du Sud, la défaite facile. Grosse remise en cause et peut-être la porte de sortie qui se précise…

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